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| - Le modèle cognitif dualiste du jugement moral fondé sur l'opposition raison-émotion et dans lequel la raison contrôlerait les émotions est encore très largement dominant (Greene, Sommerville et al. 2001). Pourtant, l'idée de ce contrôle raisonné des émotions, en particulier lors de la résolution de dilemmes sociaux a été remise en cause (Knoch, Pascual-Leone et al. 2006). Comme l'a suggéré Jorge Moll, en proposant une approche beaucoup plus intégrée, la prise de décision dans un contexte moral pourrait ne pas se limiter à cette opposition entre processus affectifs et raisonnés (Moll, Zahn et al. 2005). Par ailleurs, lors de la résolution de dilemmes moraux, ce qui est appelé le jugement semble être dissocié du choix de l'action, mais à ce jour, la plupart des études publiées confondent les deux. Dans ce travail nous nous efforçons d'apporter les arguments théoriques et expérimentaux démontrant que les processus qui conduisent au jugement et ceux conduisant au choix moral sont dissociés. Et que de plus, le jugement repose sur la génération d'émotions secondaires par des processus cognitifs complexes (raisonnés) et le choix sur des émotions plus automatiques. Pour pouvoir l'expliquer nous proposons un modèle plus général de l'évaluation et de la décision morale reposant non plus sur deux, mais trois types de processus.
- The cognitive dualistic model of moral judgment based on the opposition reason-emotion and in which the reason would control the emotions is still largely dominant (Greene, Sommerville et al. 2001). However, the idea of rational control of emotions, especially when solving social dilemmas, has been questioned (Knoch, Pascual-Leone et al. 2006). As suggested by Jorge Moll, offering a much more integrated approach, the decision in a moral context may not be limited to the contrast between emotional and rationnal process (Moll, Zahn et al. 2005). Moreover, when resolving moral dilemmas, what is called the judgment seems to be dissociated from the choice of action, but to date, most published studies confuse the two. In this work, we strive to provide the theoretical and experimental evidences that the processes that lead to the judgment and to the moral choice are dissociated. And moreover, the judgment is based on the generation of secondary emotions by complex cognitive processes (rational) and the choice based on more automatic emotions. To explain this we propose a more general model of evaluation and moral decision based not on two, but three types of processes.
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