note
| - If Beaumarchais' correspondence was published in many thematic editions, attempts to give a full vision of it have been rare. This work first aims at constituting a corpus of almost 1,500 letters, that were scattered in various publications since the 18th c. and are here listed for the first time. Our first task was to find forgotten letters, to assemble them thoroughly, and to present them in their chronological order. This quantitative undertaking was completed by a taxonomic operation. Indeed, we had to organize and classify the letters according to the criteria of the epistolary genre: addressees, aims, types of letters. However, solely gathering letters together is not enough, one also has to understand them. To do so, they were set back in their context: interpersonal R grasping the circumstances of the exchanges between the correspondents, historical R perceiving the background that the major events of the time constituted, and cultural R measuring the values, the ways of thinking, the aesthetic norms that determine them. We finally have to interpret this correspondence. Could it be a key that would help us understand Beaumarchais' life and work better? Yes, if we choose to follow the issue of the identity as a guiding thread. This question of identity is at the heart of the epistolary genre, and is also a thorny problem in Beaumarchais' life, together with being a recurring concern in his work. The interest of his correspondence is first biographical, as it is about this man of a thousand jobs and talents, who uses letters as a tool to make his place in the society. It is also a literary interest, since reading these letters completes our understanding of Beaumarchais' work and identity as a writer: it unveils a writing, reveals his vision of the world, and puts into light the connections between his correspondence, his theatre and his pamphlets.
- Si la correspondance de Beaumarchais a suscité de nombreuses éditions thématiques, rares ont été les tentatives d’en donner une vision d’ensemble. Ce travail se veut donc d’abord la constitution d’un corpus de presque 1 500 lettres, éparpillées depuis le XVIIIe siècle au gré des publications et pour la première fois inventoriées. Retrouver des lettres oubliées, les réunir avec un souci d’exhaustivité, les présenter dans leur succession chronologique, telle a été notre première tâche. À ce travail quantitatif, s’est ajouté un second, d’ordre taxinomique. Il s’est alors agi d’organiser et classer cet ensemble selon les critères du genre épistolaire : destinataires, visées, types de lettres. Toutefois, cette seule entreprise de compilation ne saurait suffire ; il faut aussi comprendre ces lettres. Pour cela, elles ont été replacées dans leurs contextes, relationnel R saisir les situations d’échanges entre les correspondants R, historique R distinguer l’arrière-plan que constituent les événements majeurs de l’époque R, culturel R mesurer les valeurs, les modèles de pensée, les normes esthétiques qui les déterminent. À partir de ces fondations, reste à bâtir une interprétation de cette correspondance. Peut-elle constituer une clé pour mieux comprendre la vie et l’oeuvre de Beaumarchais ? Oui, en choisissant comme fil rouge de cette lecture la problématique identitaire, question essentielle du genre épistolaire, problème épineux de l’existence de Beaumarchais, interrogation récurrente de son oeuvre. L’intérêt de sa correspondance est donc d’abord biographique, concernant ce « vrai volcan d’activités », cet homme aux mille métiers et talents, qui utilise la lettre comme un instrument pour se faire sa place dans le monde. Il est aussi littéraire, car la lecture de ces lettres complète notre approche de l’oeuvre de Beaumarchais et de son identité d’écrivain : elle dévoile une écriture, révèle un imaginaire, fait ressortir les liens entretenus avec le théâtre et les mémoires.
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