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| - Ce travail s’intéresse à la notion de trahison et à ses différentes formes ainsi qu’à son agent, le traître, dans la Rome républicaine, à partir de la guerre menée contre Jugurtha jusqu’aux premières années du règne d’Auguste. Dans les mentalités antiques, la forfaiture appartient au registre des mauvaises conduites parce qu’elle porte atteinte à la cohésion sociale. En brisant les solidarités et en remettant en cause les rapports sociaux, elle met en danger la communauté. De fait, le sentiment qu’elle inspire est particulièrement négatif. C’est pourquoi tant sur le plan moral que sur le plan pénal, elle est sévèrement blâmée et réprimée. Cependant, les Romains n’ont jamais défini précisément le concept de trahison, tant et si bien qu’il est difficile de savoir ce qu’ils entendaient exactement par cette idée. L’objectif de cette étude est de comprendre non seulement la manière dont ils appréhendaient le phénomène de la trahison, mais aussi comment ils l’utilisèrent et à quelle fin, à un moment où l’Urbs eut à subir de graves crises. En effet, le contexte tardo-républicain des guerres civiles amplifia considérablement ce phénomène aux dimensions morales autant que politiques, militaires et affectives. Il s’agit donc d’enquêter sur une crise violente des valeurs et des relations sociales dans la société romaine. L’analyse concerne les actes d’hostilité commis par un ou plusieurs membres de la communauté, c’est-à-dire par un citoyen romain, un Latin ou un esclave, contre la Cité et/ou ses représentants au profit de l’ennemi extérieur ou des adversaires politiques.
- This work focuses on the notion of betrayal and in its various forms as well as in his agent, the traitor, in Republican Rome, from the war led against Jugurtha until the early years of the reign of Augustus. In the ancient mentalities, treason belongs to the register of the bad behaviours because it strikes a blow at the social cohesion. By breaking the solidarities and by questioning the social relationships, it endangers the community. The feeling it inspires is particularly negative. That is why so morally speaking as on the penal plan, it is blamed and punished severely. However, the Romans never precisely defined the concept of treason, so much and so that it is difficult to know exactly what they meant by this idea. The objective of this study is to understand not only how they feared the phenomenon of betrayal, but also how they used it and for what purpose, at a time when the Urbs had to undergo serious crises. Indeed, the context of late-Republican civil wars greatly amplified this phenomenon in the moral dimensions as much as political, military and emotional. It is therefore to investigate a violent crisis of values and social relationships in Roman society. The analysis concerns the hostile acts committed by one or several members of the community, that is to say by a Roman citizen, a Latin or a slave, against the City and/or its representatives for the benefit of the external enemies or political opponents.
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