note
| - Since 1854, the discoveries of pile dwellings in Switzerland have generated very rich collections of archaeological artifacts, currently distributed across various Swiss and European museums and in a few private collections. Among the objects from the Bronze Age, the metal artifacts are emblematic of the Swiss “Sonderfall”. Indeed, thousands of bronze objects dating between the second half of the 11th and 9th century B.C. (end of the Late Bronze Age, or Hallstatt B), challenged the first archaeologists and gave birth to various interpretations. The resuming of the archaeological excavations on the shores of Lake Neuchâtel in the second half of the 20th century renewed an interest in the study of older collections, in spite of the scarcity of relevant contextual data. Interpretations from the 19th century, portraying palafittic bronze artifacts as uniquely consisting of lost objects or domestic litter, can no longer be accepted. Later schools of thought, including our own research, explain the immersion of palafittic bronze objects as a result of voluntary acts.Our research is based on the study of a representative sample of bronze objects, consisting of ten archaeological collections coming from Lake Geneva and the Three-Lakes (Neuchâtel, Bienne, Morat). This sample contains more than 17000 objects. Three collections come from recent excavations (Auvernier NE Nord, Cortaillod NE Est, Hauterive NE Champréveyres), and have constituted a framework for the study of the older collections, which were assembled during the 19th century (Auvernier NE, Chens-sur-Léman (Haute-Savoie) Tougues, Genève GE Eaux-Vives, Grandson VD Corcelettes-Les Violes, Mörigen BE Bronzestation, Morges VD Grande-Cité, Muntelier FR Steinberg).Our objectives were, firstly, to describe the collections within time and space and, secondly, to propose an interpretation of the object immersion phenomenon, by extending the investigations to other categories of archaeological sites, such as deposits and river finds. The heterogeneity of our sample required the implementation of a specific methodology, based on various levels of analysis. The methodology contrasts the collections of Lake Geneva to those of the Three-Lakes area, followed by the study of each collection separately. In order to reach an even more accurate level of analysis, large concentrations of objects (discovered during recent excavations or mentioned in documents from the 19th century) found in these sites were also examined. The collections were also segregated based on their dating. A few hundred objects from the Early, Middle and beginning of the Late Bronze Age are recurrently present in our collections, and were studied separately from those dating from Hallstatt B. On one hand, the analysis of the collections was based on the amount of artifacts, and on the other, their weight. In order to streamline our data, we defined a method of weight estimation.Our research of these sample objects has produced a set of time- and space-related patterns. These observations have led us to the conclusion that the majority of the studied palafittic bronzes were immersed intentionally, and did not consist uniquely of lost or forgotten domestic
- La découverte des villages littoraux suisses, dès 1854, a mené à la constitution de très riches collections d’objets archéologiques, réparties entre les différents musées suisses et étrangers et des collections privées. Parmi les mobiliers de l’âge du Bronze, ce sont les pièces métalliques qui sont les plus emblématiques du « Sonderfall » suisse. En effet, les milliers d’objets en bronze appartenant à la fin du Bronze final (Hallstatt B), entre la deuxième moitié du XIe siècle et le IXe siècle av. J.-C., ont interpellé les premiers chercheurs et ont donné lieu à des interprétations diverses. La reprise des fouilles archéologiques dans la frange littorale du lac de Neuchâtel dans la deuxième moitié du XXe siècle a remis en lumière ces anciennes collections et a relancé l’intérêt de leur étude, malgré la pauvreté des données contextuelles qui les caractérisent. Les interprétations du XIXe siècle comme pertes, oublis ou déchets liés à l’habitat ne sont plus satisfaisantes et la recherche moderne tend à expliquer la présence des bronzes des palafittes par des immersions volontaires d’objets. Le présent travail s’inscrit dans la lignée de cette réinterprétation des bronzes des palafittes.Notre recherche se fond sur l’étude d’un échantillon représentatif d’objets en bronze, constitué de dix collections archéologiques réparties sur les rives du Léman et des Trois-Lacs (Neuchâtel, Bienne, Morat), qui totalise plus de 17000 objets. Trois ensembles proviennent de fouilles modernes (Auvernier NE Nord, Cortaillod NE Est et Hauterive NE Champréveyres), ce qui a permis de définir un cadre pour l’étude des sept autres collections, constituées au XIXe siècle par des ramassages (Auvernier NE, Chens-sur-Léman (Haute-Savoie) Tougues, Genève GE Eaux-Vives, Grandson VD Corcelettes-Les Violes, Mörigen BE Bronzestation, Morges VD Grande-Cité, Muntelier FR Steinberg). Les objectifs étaient, d’une part, de caractériser les collections dans le temps et l’espace et, d’autre part, de proposer une interprétation de ce phénomène, en élargissant les investigations à d’autres catégories de découvertes archéologiques, comme les dépôts terrestres et les trouvailles fluviales. L’hétérogénéité du corpus a nécessité la mise en place d’une méthode d’étude spécifique, comprenant différents niveaux d’analyse. Les collections ont ainsi été traitées globalement, en opposant la région lémanique à celle des Trois-Lacs, puis individuellement. De même, les groupements d’objets identifiés à la fouille ou d’après la documentation ancienne ont été étudiés séparément, ce qui a permis d’atteindre un niveau d’analyse plus fin. Les collections ont aussi été scindées dans le temps, puisque les quelques centaines d’objets du Bronze ancien, du Bronze moyen et du début du Bronze final, qui sont régulièrement présents dans nos collections de la fin du Bronze final, ont été étudiés séparément des ensembles du Hallstatt B. L’analyse des collections s’est fondée, d’une part, sur les effectifs et, d’autre part, sur les masses, ce qui a nécessité la mise en place d’une méthode d’estimation des masses, afin de gagner du temps sur la pesée directe des
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