note
| - On the Origin of Species by means of natural selection (1859) by Charles Darwin (1809-1882), introduced evolution, endless time and history in species destiny, seaked wonder in reality, and first inspired realistic, then prehistoric, adventure and finally science-fiction novel. Evolution was scientifically illustrated by Haeckel, Kupka, Brehm and Gosse. It boosted in France prehistoric anthropology ; ancestors and missing links were accurately represented among archaeological findings. It enabled Degas and Cormon to deal with body fluidity, and Duranty identified it in human artefacts since the most ancient antiquity. Odilon Redon, followed by Jean Carriès, shifted, with false ingenuity, the animalia observed by Darwin into an imaginary bestiary. Germany assimilated darwinism with Goethe and romanticism, and focused on myths anthropology ; Klinger illustrated human and animal struggle for life. Soon, the realistic vein in paintings and sculpture vanished; disenchantment settled in Europe, expressed by symbolism in painting and in Art Nouveau. Evolution (which does not necessarily lead to progress and certainly never to perfection) merges into then. In evolution, Böcklin, Moreau, as well as Viennese Secession, contemplate kindred beings and non-teleological vital energy. John Ruskin’s taste, ideal of beauty and moral sense, explode in front of evolutionnary « physiological aesthetics » according to Grant Allen. As to the architects, evolution was a pre-requisite, which accompanied functionalism. Debate on evolution as a ‘new cultural fact’ versus ‘a counter-culture’ was present along the whole second half of XIXth century. Science had, since long, accepted it
- L’Origine des espèces à partir d’un ascendant commun par sélection naturelle (1859) de Charles Darwin (1809-1882), a introduit l’évolution, le temps infini et l’histoire dans le destin de l’homme, proposé la découverte du merveilleux dans le réel, et inspiré d’abord les romanciers réalistes, puis le roman préhistorique, d’aventure et de science-fiction. L’évolution est illustrée scientifiquement par Haeckel, Kupka, Brehm et Gosse. Elle stimule en France l’anthropologie préhistorique ; on représente ancêtres et chaînons manquants parmi les objets de fouille minutieusement copiés. Elle autorise pour Degas et Cormon la fluidité des corps et Duranty l’identifie dans les artefacts humains depuis la haute antiquité. Odilon Redon, puis Jean Carriès, transforme avec une fausse naïveté la faune observée par Darwin en un bestiaire imaginaire. L’Allemagne assimile le darwinisme à Goethe et au romantisme et s’oriente vers l’anthropologie des mythes ; Klinger illustre la lutte pour la vie humaine et animale. Bientôt la veine réaliste s’épuise dans la représentation ; le désenchantement s’installe en Europe, traduit par le symbolisme en peinture et dans l’Art Nouveau. L’évolution (qui ne conduit pas nécessairement au progrès et certainement jamais à la perfection) s’y intègre. Böcklin, Moreau, la Sécession viennoise, voient dans l’évolution la parenté entre les êtres et l’énergie vitale sans pré-détermination. Bon goût, beau idéal et sens moral de John Ruskin, volent en éclat devant « l’esthétique physiologique » évolutionnaire selon Grant Allen. Pour les architectes, l’évolution est une nécessité qui accompagne le fonctionnalisme. Le débat sur l’évolution comme ‘élément culturel nouveau’ ou ‘contre-culture’ fut présent tout au long du XIXe. La science l’avait depuis longtemps acceptée
|