note
| - L'histoire de Jean, Précurseur du Christ, décapité à la suite de la danse de Salomé, ne peut se limiter à une interprétation dans un sens littéral. Les réponses déjà apportées tant par l'histoire, la théologie, l'histoire des religions et la psychanalyse, ne nous semblent pas être parvenues à résoudre cette question de manière pleinement satisfaisante. Nous avons souhaité replacer ce thème dans une perspective ethnologique, démarche qui, à nos yeux était seule apte à éclairer le récit de la décapitation de Jean-Baptiste. Nous avons commencé par étudier ce motif tel qu'il apparaît dans les évangiles, avant de nous intéresser à certains des cultes et des croyances qui se sont cristallisés autour de lui. Procédant ainsi, Jean, cet homme sauvage qui annonce le Messie, n'apparaît plus comme la victime d'un roi subjugué par une danse, mais assume jusqu'à la fin son rôle de Précurseur. Sa mort s'inscrit dans un schéma sacrificiel qui prépare un autre sacrifice encore à venir, celui de Jésus. Sur le terrain, ce thème a fréquemment conduit son culte à remplacer celui qui était rendu à certaines divinités du paganisme telles Adonis. Au Moyen Age enfin, les liens unissant Jean-Baptiste à la ville de Florence conduiront des confréries de pénitents à faire de son chef décapité un signe garant de la bonne mort comme de la libération des condamnés, lui donnant ainsi à assumer certaines des qualités de l'Hermès du paganisme.
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