note
| - L’ochratoxine A (OTA) est une mycotoxine (métabolite secondaire de moisissures), contaminant alimentaire ubiquitaire. Elle est mise en cause dans la néphropathie endémique des Balkanset des tumeurs du tractus urinaire associées à cette maladie. Le but de notre travail était d’établir une relation entre l’exposition humaine à l’OTA et l’induction des cancers des voies urinaires. La présence des mycotoxines dans les aliments pose un problème réel de santé publique. Chez l’homme, la contamination peut avoir lieu par le biais de la chaîne alimentaire, ingestion de céréales et de produits dérivés contaminés ou de produits animaux (viande, lait). Notre travail s’est subdivisé en trois parties. Dans le premier temps nous avons évalué la contamination en mycotoxines dans un large gamme des produits alimentaires de diverses parties du monde. Nous avons recherché principalement l’ochratoxine A (OTA), la citrinine (CIT), les aflatoxine (AF), les fumonisines (FB)dans :des matières premières (céréales, café, olives, riz, noix, épices) et des produits transformés (céréales petit déjeuner, café « boisson », vin, bière). Ils contenaient tous à doses variables de l’OTA, associée à une ou plusieurs autres mycotoxines. En comparant les résultats obtenus sur les céréales de petit déjeuner en 2002 à ceux de 2007, on constate une réelle prise en compte du problème en ce qui concerne l’OTA et CIT. Par contre, la situation ne s’est pas améliorée vis-à-vis des fumonisines. Dans une deuxième phase comme les aliments se sont avérés contaminés simultanément par plusieurs mycotoxines (notamment OTA & CIT), le deuxième objectif de la thèse était d’effectuer des études in vivo et in vitro de la co-contamination OTA + CIT afin de déterminer les interactions pouvant en résulter, entre autre au niveau moléculaire. Les études de biotransformation réalisées sur les dérivés de l’OTA : l’OTB (OTA déchloré), l’OTB-Br (OTA bromé), l’OTHQ (dérivé quinone de l’OTA), nous ont permis d’établir la relation entre la structure de la molécule et son activité. Nous avons mis en évidence le rôle primordial de la forme quinone d’OTA, (OTHQ), dans la formation des adduits covalent à l’ADN. L’amélioration des conditions de détection fluorimétrique, nous ont permis d’analyser les métabolites conjugués de l’OTA et de l’OTHQ dans le sang et l’urine humaine. La troisième phase consistait à l’évaluation de l’implication de l’OTA et la CIT dans des néphropathies et des cancers des voies urinaire. Afin de confirmer l’exposition humaine à l’OTA et à la CIT nous avons effectué un suivi pendant un mois des 3 familles Serbes de la région endémique de la néphropathie. Ces mycotoxines ont été quantifiées dans les aliments, le sang et l’urine de tous les membres de la famille. Nous avons aussi analysé les adduits à l’ADN de diverses tumeurs rénales d’individus humains susceptibles d’avoir été exposés ces contaminants alimentaires. L’ensemble des travaux pointe le rôle prépondérant de l’OTA dans le développement de tumeurs des voies urinaires. Cette toxine est un cancérogène après métabolisation en dérivé quinone à l’origine de la formation d’adduit covalent à l’ADN. Cette étude a permis la validation de biomarqueurs d’exposition et d’effet vis-à-vis de l’OTA.
- Ochratoxin A (OTA), a ubiquitous food contaminant, is a mycotoxin (secondary metabolite of fungi), nephrotoxic and carcinogenic. The doal of our work was to establish a relation between the human exposure to OTA and the induction of cancers of the urinary tract. For a human, the contamination could take place via food chain. The work was subdivided in three parts (i) analysis of mycotoxins in food (ii) evaluation of the genotoxic mechanism (iii) field study. Altogether our work highlights the main role of OTA in the aetiology of urinary tract toumours. This toxin is cancerogenic after biotransformation into quinine derivative which leads to covalent DNA adduct. This study allows the validation of specific biomarkers of exposure and effect in relation with OTA.
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