note
| - Remontant plus loin que les bornes chronologiques fixées, à l'étude du type de makhzen (\"etat\") inaugure par la dynastie des sharifs alaouites, l'Islam, \"sacre historique\" (\"religion et monde\", \"religion et cité\") est un facteur constitutif de la société marocaine et, une condition principale de toute entreprise politique. Religion, l'Islam est \"imaginaire social\". Imbriquant spirituel et temporel au fondement de tout pouvoir, il instaure les hiérarchies légitimes entre individus et groupes d'individus. Le savoir religieux et les liens de parenté avec le prophète opèrent les distinctions : noblesse de naissance (sharif arabes), noblesse acquise (berbères, arabes, andalous, moriscos, hornacheros). L'imposition du monothéisme musulman en tribu, substitue et ou surimpose un nouvel ordre socio-politique dans lequel des chefferies religieuses participent à la légitimité et ou à la délégitimité du makhzen. Sans exclure la dimension des conditions matérielles, le processus de la formation du centre étatique marocain est marque par le modèle de \"l'idéal historique concret\" des musulmans : l'état médinois. Référent des noblesses d'essence et des élites religieuses, il est \"projet axial\" de la transformation de la société tribale en société monothéiste, régit par un pouvoir central, légitime en \"imaginaire religieux\" dès lors qu'avec l'action des sharifs alaouites, l'allégeance au makhzen est reconnaissance de la légitimité spirituelle des sultans : le spirituel, \"violence sans violence\" au fondement du pouvoir dans la société marocaine avant l'impact des \"situations coloniales\".
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