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| - À peine avait-on annoncé le déclin de la famille que celle-ci revient au galop. Un temps, l’augmentation du nombre des divorces, la baisse du nombre des mariages et des naissances avaient laissé présager sa désagrégation. Or elle s’impose à nouveau dans le paysage de la société, mais sous des formes renouvelées parfois difficiles à cerner, et plus encore à nommer. En effet, grâce à l’allongement de la vie et à l’amélioration de la condition des retraités, trois voire quatre générations coexistent, ce qui renforce le rôle des réseaux familiaux, dont les fonctions sociales se développent et se diversifient. Sur un mode souterrain, qui s’oppose tant au discours démocratique qu’aux exigences technocratiques, cette influence se fait partout sentir : dans l’art ou la politique, pour l’emploi ou le logement. Pourtant, paradoxalement, la parenté est aussi de plus en plus souvent revendiquée, comme en témoignent l’engouement pour la généalogie, l’attachement à la maison de famille ou l’invention de nouvelles logiques parentales dans les familles “en kit”, recomposées. Attentifs à sa réémergence, des ethnologues et des sociologues dévoilent le rôle et le poids de cette parenté élargie, en soulignant l’importance de son rôle symbolique et social dans la société contemporaine.
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