note
| - Cette thèse propose d'explorer la légende d'Œdipe et ses avatars dans l'art en France, à travers l'analyse d'œuvres diverses, peinture, sculpture, poésie et critique d'art. Elle a pour objectif de déterminer les réceptions du mythe par les artistes et plus généralement dans l'esprit du temps. Œdipe intéresse les artistes et les écrivains du XIXe siècle pour plusieurs raisons. En premier lieu, la question du mythe se pose dès lors qu'on s'interroge sur le théâtre, en particulier la tragédie. Dans un second temps, le héros thébain se place fréquemment au cœur de réflexions découlant de la philologie comparée, laquelle permet d'alimenter les nombreuses recherches de mythologie comparée. En troisième lieu, Œdipe suscite l'intérêt des archéologues qui mettent au jour les richesses du passé de la Grèce et renouvellent les études de son histoire. Enfin, deux œuvres d'art fondamentales, dont la renommée a traversé tout le siècle, ont contribué à faire d'Œdipe l'un des mythes les plus prégnants dans l'histoire culturelle du XIXe siècle : le chef-d'œuvre de Jean-Auguste Dominique Ingres de 1808 et celui de Gustave Moreau exposé en 1864. Participant au renouvellement de la peinture d'histoire, la légende d'Œdipe a su reconquérir son statut de mythe symbolique, devenant de la sorte un maillon essentiel de la culture classique et littéraire. Mais il a également fait l'objet de nombreuses manipulations, témoignant ainsi du pouvoir exégétique des artistes, qui en ont rapidement fait un mythe personnel. Œdipe incarne, à la fin du siècle, au même titre que les mythes d'Orphée et de Prométhée, la figure du héros tueurs de monstres, l'artiste déchiffreur des mystères de la nature
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