note
| - La participation du lecteur à l'élaboration du sens, l'élargissement de la notion de vérité, l'attention à la structure des textes enrichissent notre rapport à la Bible. Cependant, la lecture catholique intègre d'autres paramètres : le \"sens littéral\", la fidélité à la tradition ipterprétative, l'articulation entre les Ecritures juives et le NT, entre la proclamation liturgique et l'accueil personnel. Pour tenir ces exigences, on emprunte à Paul Ricoeur la notion de \"vérité métaphorique\", fruit d'une tension entre écart et ressemblance, ainsi que celle d'une \"triple mimèsis\" : toute configuration textuelle s'inscrit dans une préfiguration avant une refiguration par ses lecteurs et sites de lecture. La lecture s'achève quand le lecteur accepte de véri-fier le texte par son existence. De son côté, Paul Beauchamp montre comment la Bible est un mouvement porté par un désir que l'exégèse, carrefour de méthodes, permet de repérer et d'expliciter. Ce sens, que Beauchamp voit à l'oeuvre depuis la Genèse, c'est le \"télos nuptial\". S'accomplit-il hors du Premier Testament? De fait, le Ier siècle paraît marqué par une relecture nuptiale des Ecritures et de la vie des croyants, attestée dans l'usage liturgique pascal du Cantique des cantiques. De plus, il y a résonance d'un vocabulaire nuptial entre la LXX et le NT, notament dans le corpus johannique, où le lieu des noces se dit paradoxalement dans la passion/résurrection du Christ grâce à l'écart d'une métaphore \"vive\". La liturgie chrétienne proclame cette identité nuptiale du croyant, dés le baptême, et le télos nuptial configure l'existence chrétienne, dans la variété des états de vie. Lire la Bible, dans la tradition, revient donc à entrer dans une histoire d'amour où chacun peut répondre d'une manière unique à la voix du Bien-aimé.
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