note
| - Des saisies européennes de contrefaçons et d'articles piratés en croissance de 1000 % de 1998 à 2004, 300 000 personnes tuées chaque année par des armes légères illicites, de 13 000 à 30 000 migrants clandestins morts en mer en tentant de rejoindre les côtes européennes de 1998 à 2008, une prise record de 684 kg de cocaïne réalisée en France en 2009, le maire de Nagasaki assassiné par un clan Yakusa, le Vice-président du Conseil régional de Calabre abattu par la Ndrangheta, des services mexicains liquidés pour cause de corruption, une contrebande de cigarettes aux proportions industrielles, un trafic d'espèces protégées aux implications globales, la direction anti-mafia italienne estimant que « l'intérêt suprême de l'État est en jeu » dans le Sud du pays en raison de l'importance des infiltrations mafieuses dans l'administration, une explosion de la consommation européenne de cocaïne, un processus de suivi en matière de corruption et de crime organisé instauré envers la Bulgarie et la Roumanie, le Président mexicain déclarant le crime organisé « hors de contrôle »… Pris isolément, ces témoignages relèvent des faits divers aussi vite annoncés qu'oubliés. Ensemble, ils brossent un portrait pointilliste du degré de magnitude atteint par l'économie criminelle. En filigrane, une vérité se dessine : en certains territoires, il n'est guère que le crime pour être organisé. La globalisation du crime est et sera probablement un sujet transversal majeur du XXIe siècle, au même titre que la guerre froide au XXe siècle et la colonisation au XIXe. Faisant souvent l'objet d'études spécifiques et cloisonnées, ces grands trafics et l'économie criminelle qu'ils représentent sont rarement envisagés dans leur ensemble. Pourtant, simplement guidé par un arbitrage en opportunité entre rentabilité d'un trafic et son risque pénal, le crime organisé, d'essence polycriminelle, ne se limite pas à une mono-activité mais embrasse le vaste spectre de l'illicite. Fort de ce constat, cet ouvrage propose une mise en perspective globale, couvrant les angles morts constitués par les liens entre différents marchés criminels. En retraçant les contours de ces flux, il expose les rapports symbiotiques entre globalisation du crime, géopolitique de l'illicite et développement économique. Au fil des pages se révèle ce que l'auteur désigne comme « le soleil noir de la mondialisation ». Au-delà de l'écume des faits, force est de reconnaître et d'explorer cette nouvelle sphère de représentation des relations internationales
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