Les Portugais sont tellement habités par le sentiment de la saudade qu’ils ont renoncé à la définir. Au contraire, c’est sur elle qu’ils font reposer leur secret, ou l’essence de leur sentiment de l’existence, au point d’en avoir fait un «mythe». Au fond, c’est cette mythification d’un sentiment universel qui donne à cette étrange mélancolie sans tragédie son vrai contenu culturel, et fait de la saudade le blason de la sensibilité portugaise.