note
| - Le propos : réexaminer le vieillissement de la population, catégorie et notion d'analyse aussi bien que réalité démographique. Il s'agit principalement de comprendre le succès qu'a connu le concept de vieillissement au moment même où il perdait sa pertinence scientifique, et d'analyser les conséquences actuelles d'une telle distorsion. La partie épistémologique embrasse les changements intervenus depuis le XVIIe siècle. Le concept, exprimé en 1928, se profite dès la fin du XIXe siècle. Alors, le thème du vieillissement devient rapidement l'héritier de celui de la dénatalité. L'analyse quantitative classique aboutit à trois conclusions : l'affirmation de la précocité du phénomène en France, celle de sa régularité et sa lenteur qui évitent les à-coups, et la remise en question de l'indicateur traditionnellement retenu. En effet, le seuil d’âge est toujours fixe à 60 ans, comme si la réalité de l’âge n'avait pas évolué depuis deux siècles. Un nouvel indicateur fonde sur l'étude de l'évolution de la mortalité après 60 ans est ici proposé. Il permet d'estimer un âge équivalent d'entrée dans la vieillesse en fonction de l'état de santé moyen. Son application montre que, depuis le début du XIXe siècle la population française n'aurait en réalité quasiment pas vieilli. La dernière partie est consacrée au réexamen des conséquences du vieillissement sur le plan économique et social, et à la mise en évidence d'effets néfastes de cette notion (par exemple la présentation des perspectives de population). Elle montre aussi comment la représentation actuelle de la vieillesse, contradictoire, découle partiellement de l'usage de la notion de vieillissement, connotée négativement, et de celui de catégories d’âge immuables, alors qu'un profond changement de la réalité de l’âge de la vieillesse s'est développé depuis une trentaine d'années.
- This thesis reconsiders the aging of the population as a category and a notion for analysis, and as a demographic reality. The main point is to understand the reasons why the concept of population aging succeeded just at the moment when it lost its scientific relevance, and to examine the effects of this distorsion today. The epistemological part deals with all the changes which have occurred since the 17th century. Thinking the demographic aging notion dates back to the end of the 19th century, while having been clearly formulated in 1928 only. Then, the aging of the population followed the \"denatalite\", as the main argument of the natalist propaganda. The classical quantitative analysis results in three conclusions : the earliness of the phenomenon in france, the slowness and the regularity of its development, and the expression of doubts about the relevance of the usual indicator. In fact, the statistical category still begins at sixty, as if the reality of the old age would not have changed over the two centuries. So, we proposed a new indicator, built up from a study of mortality over sixty in a long term perspective, which allows to estimate the real starting point of the age depending on the health historical evolution. The new indicator suggests new conclusions : from the beginning of the 19th century, the aging of the french population seems to be no longer obvious. The last part of the study is devoted to a new analysis of economic and social consequences of demographic aging, and the bad effects of the notion are shown (what touchs presentation of population perspectives for instance). It emphasizes how the recent, and contradictory representation of the old age is a result of the demographic aging notion, linked to unchanging age categories, just at the time when the reality of the age of the old age is changing.
|