| note
| - Les crises vaso-occlusives (CVO) douloureuses, une des complications aiguës les plus fréquentes de la drépanocytose nécessitent l'administration de morphine à des doses extrêmement variables d'un individu à l'autre. L'objectif de cette étude était de trouver des paramètres clinico-biologiques, épidémiologiques et génétiques prédictifs du besoin qualitatif et quantitatif en morphine au décours d'une hospitalisation pour CVO chez les drépanocytaires adultes. Nous avons considéré toutes les hospitalisations pour CVO (n = 99 – 58 patients) au service des urgences de l'hôpital Édouard-Herriot de novembre 2015 à novembre 2016. Le recours ou non à la morphine, la dose totale administrée (en mg), la durée de séjour et la survenue ou non d'un syndrome thoracique aigu (STA) ainsi que les paramètres du bilan d'entrée : âge, poids, score EVA (0 à 10), TAS, TAD, FC, SpO2, température, réticulocytes, leucocytes, plaquettes, CRP, transaminases, Hb, LDH et bilirubine totale ont été recueillis. Des corrélations entre ces paramètres (ainsi que la différence par rapport au taux de base pour Hb, LDH et bilirubine totale) et la mise ou non sous morphine ont été recherchées via des tests de Student, sauf pour le STA (test de Chi-Deux). Pour les hospitalisations ayant donné lieu à une mise sous morphine (n = 77 ; 51 patients), des corrélations ont été recherchées entre la dose totale de morphine reçue et ces mêmes paramètres. Enfin, pour les patients qui avaient accepté l'étude génétique (n = 41 patients), la moyenne par hospitalisation des doses de morphine reçues a été corrélée aux paramètres invariants via des tests de Mann- Whitney ou de Kruskall-Wallis : sexe, traitement par hydroxyurée, type de drépanocytose (S/S ou S/b0- thalassémie versus SC), nombre de genes alpha fonctionnels, génotypes ABCB1 et UGT2B7 et taux basaux de bilirubine, LDH et Hb totale. L'EVA s'est avérée le seul prédicteur indépendant de mise sous morphine, chaque point augmentant de 1,838 fois cette probabilité avec un rapport sensibilité/spécificité optimal au seuil de 7,5 (VPP = 78.5%, VPN = 71.4%). Une tendance positive a été observée pour la FC (p = 0,088). La durée d'hospitalisation (p < 0.001) et le STA (p = 0.016) étaient associés significativement à la dose totale reçue, et corrélés entre eux (p = 0,027). Une tendance positive a été observée pour la TAS (r = 0.183; p = 0.056) et l'âge (r = 0.151, p = 0.095). Parmi les paramètres invariants, seule une légère tendance négative a été observée entre le taux de bilirubine basal reçue (p = 0,064, r = 0,275). Le taux de LDH pendant la CVO augmentait très significativement avec une différence moyenne de 244.8 U/L (95% CI: 102.48 – 387.2; p = 0.01). Il y avait une tendance similaire pour la bilirubine totale de 10.62 µmol/L (95% CI: -1.12 – 22.36; p = 0.076). La réalisation d'un score de gravité à l'entrée aux urgences du patient drépanocytaire admis pour CVO impliquant ces paramètres serait d'une grande utilité clinique. L'EVA, la TAS à l'entrée et la survenue d'un STA d'emblée pourraient en faire partie. Pour la bilirubine basale, l'âge, et les autres paramètres, leur apport réel devra être précisé dans des études avec une plus grande puissance statistique
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