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| - This research investigates the effect of social and school processes on explanation of the achievement's differences between girls and boys in PE, particularly when they are assessed in team sports in secondary education. The performances of girls often are lower than those of boys. Traditionally, the differentiated performances may be attributed to physiological or sociological reasons. The object of this research, conducted about 1245 pupils and theirs PE teachers, was to focus on a possible differential treatment at school between girls and boys. Teacher's perceptions about sport as a male domain influence the process in which girls receive at school a poorest learning. The relative failure of girls in team sports has been observed as a result of teaching choices of PE teachers, based on a non sexual analysis of muscular actions. The findings indicated that, in their teaching choices, PE teachers select and destine to girls a knowledge which is unaware of their skill's difficults.
- Cette recherche en sciences de l’éducation tente d’analyser les mécanismes scolaires susceptibles de produire ou d’accroître les écarts de résultats en EPS, au baccalauréat, entre les filles et les garçons. Si les sociologues de l’éducation soulignent les réussites scolaires des filles, leurs travaux ne mentionnent jamais l’EPS, discipline qui semble faire exception. Au baccalauréat, à l’épreuve d’EPS, les moyennes des lycéennes sont régulièrement inférieures de plus d’un point à celles des lycéens. Les enseignants attribuent volontiers ces écueils constatés ces les filles à leurs ressources physiques ou physiologiques supposées moindres, ou encore à des phénomènes sociaux ou culturels, aux effets de la socialisation différentielle qui touche filles et garçons. Le travail réalisé à partir de questionnaires sur une population de 1245 élèves et leurs enseignants d’EPS, a mis en évidence l’impact de tels facteurs, en cherchant tout particulièrement à les objectiver, les pondérer toutes choses égales par ailleurs. Mais il a surtout scruté, au sein du système scolaire les paramètres potentiellement générateurs d’inégalités. Sans négliger l’aspect androcentré des enseignements en EPS, conçus à partir d’activités sportives, masculines, compétitrices, ou encore des effets d’attente des enseignants ou les conséquences de leur propre rapport au savoir sportif transmis, élément essentiel de leur identité, le travail s’est surtout centré sur les contenus enseignés. L’étude des contenus enseignés en sport collectifs, activité particulièrement discriminante pour les filles, conduite à partir d’entretiens semi-directifs auprès de vingt enseignants, montre que les processus d’extraction, de présentation, de formalisation des savoirs se soucient peu des difficultés rencontrées, et parfaitement identifiées, chez les adolescents. Les enseignants estiment que les savoirs en sports collectif ne sont pas directement assimilables par les élèves et notamment par les filles. Ils sélectionnent, éliminent ou au contraire valorisent certaines habiletés, certaines connaissances, certaines phases de jeu, qui laissent les filles passives et maladroites, sans remettre réellement leurs pratiques en cause, convaincus du bien-fondé de leur analyse didactique, et du caractère quasi inéluctable e l’inertie des filles. Ils organisent des situations qui confinent les filles dans des rôles subalternes qu’elles endossent, habituées par ailleurs, dans les autres disciplines aussi, à recevoir moins d’attention et d’interactions. La recherche se conclut par quelques propositions qui ré-interrogent les principes de mixité et d’égalité des chances de l’école. Constater les médiocres réalisations des filles en EPS, mais ne pas prendre ne compte les différences génétiques ou culturelles des individus, sous couvent d’une égalité de traitement annoncée, conduit à accentuer les inégalités présentes. Cette thèse veut montrer que l’on ne peut en rester aujourd’hui dans cette discipline au statu quo, à l’abstention et au silence, sans assumer la responsabilité de maintenir délibérément des biais sexistes dans les pratiques enseignantes.
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