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| - Au-delà des représentations et des pratiques des alpinistes et trekkeurs, toujours plus nombreux, les conditions du développement et de la pérennisation du système touristique associées à la région népalaise de l’Everest – le Khumbu – semblent de plus en plus reposer sur la valorisation de ressources comme l’eau, l’électricité et l’emplacement foncier. Source de revenus considérables pour les populations locales, et plus particulièrement pour les hébergeurs touristiques, l’accès à ces différentes ressources ne va pourtant pas de soi. Tous les acteurs n’occupent pas les mêmes positions, ni ne possèdent les mêmes moyens pour les valoriser. Cet accès aux ressources, et par extension à de nouvelles positions socio-spatiales, donne lieu à de multiples stratégies fondées sur les capitaux, compétences et intérêts de chacun. Dans cette petite région, néanmoins hautement symbolique, ces stratégies d’accès aboutissent à une lutte des places entre d’une part les membres de la communauté sherpa – qui revendiquent une position d’insiders mais se déploient à l’extérieur du Khumbu par des modes d’habiter très polytopiques –, et d’autre part, de nouvelles populations originaires des basses vallées, en position d’outsiders, qui cherchent à s’y implanter. Dans le contexte d’un espace de plus en plus ouvert sur le monde, en pleine recomposition sociodémographique et culturelle, ce qu’incarne le « Yak Donald’s » – l’un des nombreux nouveaux pubs implantés dans la région –, se pose ainsi la question du partage et de la gouvernance des ressources et des revenus de ce haut-lieu du tourisme. Loin d’être passifs, mais plutôt à l’origine de ces nouvelles dynamiques, cette thèse montre comment les manipulateurs de symboles sherpas contrôlent encore largement le territoire et l’économie du tourisme.
- Beyond the representations and practices of mountaineers and trekkers, conditions for the development and functioning of the touristic system linked to the Nepalese Mount Everest area (the Khumbu region) seem to be increasingly based upon resources such as water, electricity and property. With the rise of tourism, these various resources are source of considerable incomes for local populations, especially for lodge owners. However, sharing these resources is not simple. First, the different actors do not occupy the same positions in relation to them. Second, they don’t have the same capacities (i.e., capital and skills) to exploit them. Eventually, they do not have the same interests depending on their social status, so their cooperation is not always guaranteed. In this small but highly symbolic region, local access to resources leads to “locational struggles” (Lussault, 2009). This struggle opposes members of the Sherpa community - who claim to be deeply rooted inhabitants, but whose ways of life are very polytopic – and on the other hand, new populations from the lower valleys, who seek to establish themselves within the Khumbu region. In the context of intense interrelations with the rest of the world, as well as wide socio-demographic and cultural changes, which is embodied in one of the many new pubs established in the region; the \"Yak Donald's\", this questions the good resources governance of this tourist hub. Far from being passive, but rather very proactive, this thesis shows how the Sherpas still control the territory and its touristic economy.
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