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| - « La première guerre mondiale commence comme la troisième guerre balkanique », observe l'historien américain Samuel Williamson Jr. Ce constat signifie que le conflit qui va embraser l'Europe commence en fait dès 1912. Consécutif au repli ottoman, les Balkans sont devenus une poudrière où se croisent et s'affrontent à la fois les intérêts des États de cet espace, décidés à chasser la Turquie d'Europe et à en récolter les dépouilles, et ceux des grandes puissances, notamment de l'Autriche-Hongrie et de la Russie, qui s'emploient à conserver ce mouvement sous leur contrôle, qu'elles cherchent à le favoriser ou à le retenir. Ces guerres recomposent la carte politique des Balkans. La Serbie, le Monténégro, la Grèce et la Roumanie en sortent agrandies, l'Empire ottoman affaibli, sans avoir été toutefois expulsé d'Europe. La Bulgarie, seule contre tous dans la seconde guerre balkanique, est la grande vaincue et rêve de revanche. L'Allemagne a retenu le bras de l'Autriche-Hongrie. Si elle lui a barré la route de l'Adriatique, celle-ci n'a pu empêcher la Serbie de doubler son territoire. Au lendemain de ces guerres, Vienne est bien décidée à ne plus rien tolérer à Belgrade. Bref, en ce début de 1914, les Balkans sont plus que jamais une poudrière. Le concert européen a évité le pire, mais le pourra-t-il encore en cas de nouvelle crise ? Il suffirait d'une étincelle pour que la poudrière explose et que l'incendie s'étende cette fois au reste de l'Europe.
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