note
| - La mise en service de la station d'épuration de la ville de Marseille (Bouches du Rhône, France), en 1987, nous a offert l'opportunité de suivre directement l'évolution des herbiers à Posidonia Oceanica en réponse à une modification des caractéristiques physico-chimiques du milieu. L'étude du site montre (i) une régression de faible amplitude du début du siècle aux années 1975, (ii) une régression massive (44%) de 1975 à 1987, suite au détournement de l'Huveaune et à l'augmentation des rejets et, (iii) depuis 1988, une stabilisation avec localement des recolonisations. La comparaison des résultats acquis dans ce secteur, avec les données issues d'un site peu anthropise (baie de Calvi, Corse) permet d'individualiser les phénomènes locaux, dus au fonctionnement de la station d'épuration, des fluctuations internes propres à la plante ou de phénomènes généraux intéressants de larges secteurs géographiques. Du fait des possibilités de datation offertes par la lepidochronologie, l'accumulation et la mémorisation par Posidonia Oceanica, de différents métaux-traces sont recherchées en fonction du niveau d'anthropisation des sites. Les valeurs relevées à Calvi apparaissent représentatives du bruit de fond en milieu littoral méditerranéen. Si Posidonia Oceanica présente la capacité d'accumuler, au cours de sa vie, les métaux-traces présents dans le milieu, ces phénomènes d'accumulation varient significativement en fonction du métal, du tissu étudié, de la période ou du site de récolte. A l'inverse, la mémorisation, si elle diffère d'un métal à l'autre et en fonction du site étudié, apparait stable au cours du temps. La mise en évidence de corrélations entre les teneurs présentes dans l'eau et celles mémorisées dans les écailles et les rhizomes, à Cortiou, semble des plus encourageantes. Toutefois des investigations plus approfondies devront être réalisées. Posidonia Oceanica joue peut-être un rôle non négligeable au niveau du stockage du mercure et des métaux-traces en général. En effet, elle mobilise chaque année, 500 kg de mercure pour l'ensemble du bassin méditerranéen, mais, plus de la moitie reste piégée au sein de la matte pour plusieurs années. Les quantités ainsi accumulées correspondent à la mise en réserve de plusieurs tonnes de mercure à l'échelle de la méditerranée.
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