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| - When Alice herself uses or hears the word “nonsense,” it means something like “meaninglessness” (“sottises” in Henri Parisot's French translation), an expression often uttered in a reproachful tone and thus with negative connotations. However, “nonsense” need not be understood this way, for Lewis Carroll's original rhetorical technique of “nonsense” emerges from “non-sense” – a problematic feature inscribed within language and within the logic of meaning, itself. Lewis Carroll's “nonsense” speaks, then, of “non-sense.” However, this is not to reduce the notion to mere obstacles to effective verbal communication, to the absence of meaning: a meaning that is paradoxical is in no way deprived of meaning, nor is such a meaning necessarily blemished with negative connotations (as the prefix “non” might lead one to believe), for nonsense can be understood as the creation of several meanings. Indeed, Lewis Carroll excels in showing how non-sense is inherent in the very logic of meaning, in its very “depth,” and perhaps more precisely in its deceptive “surfaces.” Alice, in a dream-like state, yet still alert, is initiated into the paradoxes of the “logic of meaning”: she is urged to take stock of and cross surfaces (the surface of the card table, the mirror, the chessboard,...) “in all directions,” diving into the core of the system that involves her heart and soul in a game of wit. She is challenged to keep her wits, wherever the logic of meaning might lead her. The “school of meaning,” taught by the master of nonsense, Lewis Carroll (in real life a professor of logic), frames the problem of meaning in terms of surface(s) and opts for the reductio ad absurdum principle in order to prove it: meaning seems to be more accessible through the game of “non-sense” – the play within meaning.
- Quand Alice elle-même utilise ou perçoit le mot \" nonsense \", elle conçoit quelque chose comme \" n'importe quoi \" (\" sottises \" dans la traduction française de Henri Parisot), une expression souvent proférée sur un ton de reproche et donc avec des connotations négatives. Cependant, il ne faut pas comprendre ainsi le \" nonsense \", car le procédé rhétorique original de Lewis Carroll naît du \" non-sens \", une entité problématique inscrite dans le langage et dans la logique du sens elle-même. Le\" nonsense \" de Lewis Carroll parle, donc, de \" non-sens \". Cependant, ce n'est pas pour réduire la notion aux seuls obstacles à une communication verbale efficace, à l'absence de sens : un sens paradoxal n'est en aucun cas dépourvu de sens, et il n'est pas non plus nécessairement terni par des connotations négatives (comme le préfixe \" non \" pourrait le laisser croire), car le nonsense peut être compris comme la création de plusieurs sens. En effet, Lewis Carroll excelle en montrant comment le non-sens habite la logique du sens, dans toute sa \" profondeur \" et peut-être plus précisément dans ses \" surfaces \" trompeuses. Alice, rêveuse et pourtant toujours alerte, est initiée aux paradoxes de la \" logique du sens \" : on la presse d'arpenter et de traverser les surfaces (la surface du tapis de cartes, du miroir, de l'échiquier,...) \" dans tous les sens \", en la plongeant au cœur du système qui l'implique corps et âme dans un jeu d'esprit. On la défie de garder tous ses esprits, où que la logique du sens puisse la mener. \" L'école du sens \" enseignée par le maître du nonsense, Lewis Carroll (dans la vraie vie professeur de logique), cadre la problématique du sens en terme de surface(s) et choisit d'en faire la preuve par l'absurde : le sens semble être plus accessible par le jeu du \" non-sens \", le jeu dans le sens.
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