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| - Les architectes font partie des professions libérales aujourd'hui déstabilisées dans leur rôle social et dans leur identité. Pour répondre à cette situation incertaine, le milieu professionnel a plusieurs attitudes. Pour les uns, il faut retrouver la pureté originelle du métier par la combinaison, si souvent revendiquée, de l'ingénieur et de l'artiste. Pour d'autres il faut admettre, non sans un certain cynisme, des représentations résolument néolibérales de leur rôle. Pour d'autres encore il faut s'appuyer sur la diversité de leurs activités pour reconstruire une identité en voie d'éclatement ou circonscrite à quelques élites. Constatons pour notre part que l'unité professionnelle est largement brouillée par la diversité des pratiques qu'il faut sinon expliquer au moins décrire. C'est le parti pris de notre démarche en postulant l'émergence d'un autre modèle historique de la profession et en contribuant à l'analyse des changements professionnels en œuvre. Le premier montre la focalisation des architectes sur le travail de conception architecturale dans un système de production complexe, segmenté et multi professionnel ; le deuxième concerne la modernisation technique du métier par le développement de l'informatique à l'intérieur des agences et sous forme de réseaux, conversion culturelle moins anodine qu'il n'y parait, puisqu'elle oblige à se séparer des instruments techniques attachés à une forme antérieure d'activité professionnelle ; le troisième est la sectorisation des marchés des architectes qui obligé à des spécialisations et à une adaptation de l'organisation des agences ; le quatrième résulte de l'émergence de fonctions, autres que la conception architecturale, et s'accompagne d'une ouverture vers de nouveaux métiers. Enfin le système de formation, principale voie de reproduction du groupe, anticipe ou répercute ces changements : il est pertinent d'y lire les transformations précitées pour en constater l'importance structurale.
- Architects form part of those self-employed professionals whose social role and identity are presently being destabilised. In order to combat this uncertain situation, the professional circle has reacted in different ways. For some, they need to recover the original purity of the profession, a combination of the engineer and the artist, a claim so often put forward. Others believe, not without a certain cynicism, in admitting to resolutely neo-liberal elements in their roles. Some suggest they should rely on the diversity of their activities to rebuild an identity presently being broken up or limited to an elite body. Let us remember that professional unity is quite unclear anyway, due to the diversity of practices that must be explained or at least described. The sheer fact that we wish to put forward the emergence of a new historical model of the profession, and contribute to the analysis of constant professional changes, implies this prejudice. The first change shows the focusing of architects on the task of architectural creation in a complex, segmented and multi-professional production system ; the second deals with the technical modernisation of the profession through the development of computers in agencies and via networks, a cultural conversion which is more significant than it may see, for it means doing away with the technical instruments required in the previous form of professional activity ; the third is the sectorisation of architectural markets which implies specialisation and adaptation of the organisation of agencies ; the fourth is the result of the emergence of functions, other than architectural creation, and goes together with an opening up towards new professions. Finally, the training system, the group's main reproduction outlet, anticipates or echoes these changes : it is significant to read the above transformations in them in order to state the structural importance of them.
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