note
| - Ce travail conduit à une conception nouvelle des relations phylogénétiques au sein des algues brunes et, plus particulièrement, des fucales. Des phylogénies moléculaires ont été établies puis confrontées aux caractères morphologiques et biochimiques disponibles. Pour cela, une zone génétique adaptée à la problématique a d'abord été recherchée. Les domaines D1 et D2 du gène de l’ARN de la grande sous-unité ribosomale (LSU) ont été utilisés pour la première fois chez les algues brunes et sont apparus particulièrement adaptes pour les reconstructions phylogénétiques au sein des fucales. Pour les analyses concernant l'ensemble de la classe des phacophyceae, une combinaison des séquences de l'extrémité 5 de la LSU (environ 600 nucléotides) et de l'extrémité 3 du gène de l’ARN de la petite sous-unité ribosomale (SSU) (450 nucléotides) a été utilisée. Les résultats obtenus ont permis de présenter une synthèse cohérente entre les arbres phylogénétiques moléculaires et les caractères morphologiques et biochimiques. Ainsi, les caractères ultrastructuraux sont apparus comme les plus pertinents au plan systématique ; l'évolution des principaux caractères morphologiques a été discutée ; une hypothèse d'évolution du cycle de certaines ectocarpales a, notamment, été proposée. Ce travail a abouti à plusieurs remaniements de la classification. L'ordre des fucales a été redéfini pour y inclure les ordres des durvillaeales et des notheiales. Au sein des fucales, des relations phylogénétiques entre les familles ont pu être établies. Les seirococcaceae se situent à la base des fucales. Les autres familles constituent deux clades principaux au sein desquels la place des durvillaeaceae doit être confirmée. Le premier clade est constitué de la famille des durvillaeaceae, taxon frère de bifurcariopsis + hymanthalia, taxons frères de hormosira + xiphophora + les fucaceae ; le second est forme de notheia taxon frère des cystoseiraceae + sargassaceae. La famille des cystoseiraceae est apparue paraphylétique par rapport aux sargassaceae. La famille des cystoseiraceae a donc été incluse dans celle des sargassaceae sensu de toni 1895. Les familles des durvillaeaceae, fucaceae, himanthaliaceae, hormosiraceae, notheiaceae et seirococcaceae ont été confirmées. Les genres bifurcariopsis et xiphophora devraient constituer chacun une famille propre. A l'échelle de l'ensemble de la classe, l'ordre des ectocarpales a été redéfini, sur la base de la présence de pyrénoïdes exserts. Cet ordre regroupe donc les algues classiquement placées dans les chordariales, les dictyosiphonales, les ectocarpales sensu stricto et les scytosiphonales, tandis que les algues dépourvues de pyrénoïde exsert, parfois placées dans les ectocarpales sensu lato, comme les tilopteridales, les ralfsiales sensu nakamura 1972, les scytothamnales, asteronema, asterocladon et bachelotia, en ont été exclues. Les ordres des desmarestiales, des dictyotales, des fucales, des scytothamnales et des sphacelariales sont monophylétiques. Les dictyotales, les sphacelariales et syringoderma forment un ensemble monophylétique, cohérent avec les données morphologiques. Les laminariales et les tilopteridales sont polyphyletiques. Saccorhiza, chorda et halosiphon sont exclus des laminariales, aussi bien sur des bases morphologiques que moléculaires. Ascoseira, asterocladon, bachelotia, cutleria, nemoderma, phaeosiphoniella et sporochnus constituent des lignées séparées, mais les relations entre ces différentes lignées ne sont pas résolues par les analyses moléculaires
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