note
| - Ce travail, réalisé dans le cadre d’une collaboration entre le CNRS, le MNHN et l’Université de Makerere en Ouganda, a porté sur l’étude de plantes médicinales de la région de Kibale en Ouganda. Une étude ethnobotanique de terrain a tout d’abord été menée dans le village de Kiohima afin de recenser les plantes à fort potentiel antiparasitaire dans le traitement du paludisme. Ainsi, plus de 250 plantes ont été répertoriées et 28 d’entre elles, collectées et identifiées. A la suite de leur criblage in vitro sur la croissance de Plasmodium falciparum, trois d’entre elles, une Bignoniaceae, Markhamia lutea, et deux Rutaceae, Teclea nobilis et Citropsis articulata ont été sélectionnées en vue d’une étude phytochimique complète. Des feuilles de M. lutea, utilisées dans le village de Kiohima pour le traitement du paludisme, ont été isolés quinze composés dont une série de dix triterpènes originaux de type cycloartane : l’un d’eux (musambine B) présente une forte activité in vitro sur Trypanosoma brucei (CE50 de 1,9 μg/ml). A partir des fruits de T. nobilis, plante utilisée pour le traitement du paludisme, ont été isolés cinq furoquinoléines dont une originale. Enfin, à partir des écorces de racines de C. articulata, qui sont utilisées principalement comme aphrodisiaque en Ouganda et dont l’extrait par AcOEt s’est révélé particulièrement actif in vitro sur la croissance de P. falciparum, des composés d’une grande diversité structurale ont été isolés. En particulier ont été obtenus trois coumarines dont une originale, un limonoïde, trois alcaloïdes à forte activité antiplasmodiale, dont une nouvelle quinolone et deux acridones décrites dans d’autres espèces, ainsi que quatre cycloheptapeptides originaux formés d’acides aminés de la série L. Trois d’entre eux comportent une arginine dans leur séquence, résidu basique peu fréquent dans les cyclopeptides de plantes. Leurs séquences ont été déterminées à partir des données de la spectrométrie de masse et de la RMN-2D et leur conformation en solution est discutée.
- Within the framework of a Makerere University (Uganda)/ CNRS/ MNHN cooperative research programme aiming to investigate medicinal plants in the Kibale area, a field ethnobotanical study was conducted in the Kiohima village in order to bring to the fore the plants with anti-malarial potential. The investigation led to more than 250 selected plants from which 28 were collected and identified. From an in vitro biological screening three plants were selected for their growth inhibition activity of Plasmodium falciparum: a Bignoniaceae, Markhamia lutea, and two Rutaceae, Teclea nobilis and Citropsis articulate. They were then submitted to complete phytochemical studies. From the leaves of M. lutea, used by Kiohima villagers against malaria, were isolated fifteen compounds, ten of which being new cycloartane triterpenes. One of them (musambin B) showed a strong in vitro anti-trypanosomal activity (CE50 de 1,9 μg/ml). From the fruits of T. nobilis were isolated five furoquinoline alkaloids among them a new one. Finally, the root barks of C. articulata, which are used locally as an aphrodisiac, were shown to have a strong antiplasmodial activity. From their EtOAc extract, structurally diversified compounds were isolated, among them one novel coumarin together with two known one’s, a limonoïd, three alkaloids with strong antiplasmodial activity among which a new quinolone and two previously described acridones and also four new cycloheptapeptides composed of L-amino acids, three of which enclosed an arginine residue in their sequences, a basic residue which is unusual in plant cyclopeptides. Their sequences were determined from mass and 2D-NMR spectral data and their solution conformation discussed.
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