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| - En Gaule romaine, la multiplication des fouilles de nécropoles, mais aussi de lieux extérieurs à ces espaces funéraires traditionnels, a permis de mettre au jour des sépultures d’immatures, le plus souvent des nouveau-nés et des nourrissons, toujours plus nombreuses. À la fois partout et nulle part, elles sont installées dans des contextes très variés (domestique, artisanal, zone de rejet, zone abandonnée, etc.) souvent en contradiction avec les règles funéraires de l’Antiquité séparant le monde des vivants du monde des morts. Si désormais, cette pratique funéraire est connue de tous, elle reste encore difficile à étudier, tant par le caractère aléatoire des découvertes que part la multiplicité des pratiques qu'elle recouvre. En s’appuyant sur un corpus constitué 200 sites gallo-romains (et 866 sujets), cette thèse se propose d’étudier la place qu’occupait les tombes de tout-petits au sein de la sphère des vivants, d’un point de vue tangible (emplacements, regroupements, etc.), mais également immatériel (lien avec la famille et la communauté). Nous monterons aussi que les pratiques funéraires nous renseignent avant tout sur les vivants : leurs derniers gestes dévoilent l’existence de stratégies individuelles et collectives visibles à travers le traitement physique, mais aussi rituel, du jeune mort. De manière plus générale, cette thèse a pour ambition de mettre en évidence les caractéristiques de cet usage particulier ainsi que son origine, son étendue et son application.
- In Roman Gaul, the increases in the number of excavations of necropolises as well as the increases in the number of digs outside of traditional burial grounds have shed light on more and more graves of very young children (mostly newborns and infants). At once nowhere and everywhere these graves are, more often than not, located outside of traditional funerary contexts, in very varied contexts (in domestic or artisanal units, in discharging areas or in abandoned areas). These rituals are often in complete contradiction with traditional funerary rules of the Antiquity which separated the world of the living with from the world of the dead. If as of now, this specific practice is known, it remains hard to study because of the fact that these scattered burial sites are very seldom discovered and because this practice encompasses a large number of very different rituals. Based on a corpus made up of 200 Gallo-Roman sites (and 866 subjects), this thesis aims to study the place occupied by the graves of newborns and infants within the sphere of the living, from a tangible point of view (locations, groupings, etc.), but also from an intangible one (links with the family and the community). We will also show that, above all, such funeral practices inform us about the living: their last gestures reveal the existence of individual and collective behaviors visible through the physical, but also ritual, treatment of the young deceased. More generally, this thesis aims to highlight the characteristics of this particular ritual as well as its origin, extent and use.
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