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| - Contexte : La colectomie gauche (CG) a la réputation d’être plus difficile techniquement et plus morbide que la colectomie droite (CD) mais le niveau de preuve est insuffisant. L’objectif principal de ce travail a été de comparer la survenue de complications graves après CD et CG pour cancer. Méthode : De janvier 2014 à septembre 2019, nous avons réalisé une étude rétrospective incluant 544 patients opérés d’une CD ou CG pour adénocarcinome sans stomie de protection. Pour chaque patient, nous avons recueilli les données démographiques, le stade tumoral, le score ASA, les complications postopératoires graves (Dindo-Clavien ≥ 3) et la survenue d’une fistule anastomotique en fonction de la voie d’abord chirurgical (coelioscopie, laparotomie, conversion). Résultats : Les patients opérés d’une CD ont été plus âgés, avec un risque opératoire supérieur et des tumeurs plus évoluées que ceux opérés d’une CG. Les CG étaient plus souvent réalisées par coelioscopie (66,11% à gauche vs. 50,7% à droite, p<0,0001). Le taux de complications graves était similaire dans les 2 groupes (12,4% vs. 16,26%, p=0,2), et il y avait plus de fistules après CG (12,6% vs. 7,05%, p=0,028). La laparotomie entrainait plus de complications graves et de fistules que la coelioscopie. La conversion n’augmentait ni le taux de complications graves ni le taux de fistules anastomotiques. Conclusion : La CD et la CG ont été comparables en termes de complications postopératoires graves. Le taux de fistules anastomotiques a été plus important après CG mais les patients opérés de CD ont été plus âgés, à risque opératoire supérieur et porteurs de tumeurs plus évoluées. La coelioscopie, en diminuant le taux de fistules et de complications graves postopératoires, reste la voie d’abord à privilégier quel que soit le coté à opérer.
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