note
| - Objectif : notre étude vise à évaluer le risque d’acquisition, d’importation et de transmission secondaire d’agents infectieux à risque d’émergence en métropole, par les militaires français déployés à l’étranger. Méthodologie : nous avons créé un outil opérationnel et reproductible qui permet une évaluation de risque (impact et probabilité) qualitative par un panel d’experts. Les agents infectieux sélectionnés étaient des agents à risque d’émergence en métropole et d’intérêt militaire. La probabilité était évaluée sur la vraisemblance d’exposition, la susceptibilité des militaires français à l’infection, la possibilité d’importation en métropole puis de transmission secondaire. L’impact était évalué sur la morbi-mortalité de la maladie, son potentiel épidémique en métropole et l’existence de contre-mesures. Résultats : quinze agents infectieux ont été évalués. Le risque était coté nul pour le virus Ebola et N. meningitidis de sérotype X, faible pour les virus de la fièvre jaune et de la rage, V. cholerae et les espèces de leishmaniose tégumentaire, moyen pour C. burnetii, M. canettii, les espèces plasmodiales, les espèces de leishmaniose viscérale, les schistosomes, les virus Zika, du chikungunya et de la fièvre de la vallée du Rift, et très élevé pour les formes MDR et XDR de M. tuberculosis et le virus de la dengue. Discussion : le risque dans notre étude était dominé par les maladies à transmission vectorielles (dengue, Zika, chikungunya, fièvre de la vallée du Rift, paludismes), au retour d’Afrique ou de Guyane française, facilité par des rotations aériennes fréquentes et rapides, et l’existence de vecteurs compétents en métropole, mais reste contrôlé par des plans de maîtrise du risque. Le risque d’émergence d’agents infectieux à transmission aérienne non connus, à potentiel d’expansion explosif comme le SARS-CoV-2, pourrait venir de nos marins au retour du continent asiatique, amplifié par des conditions de promiscuité et des temps de trajet importants. Conclusion : cette étude innovante doit être présentée aux différents experts et aux autorités du SSA pour affiner la méthode et ouvrir le choix à d’autres pathogènes. La réalisation d’une analyse de risque plus large des agents émergents en OPEX/OM complétée par un exercice de priorisation pourrait aider à la prise de décision du commandement.
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