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| - Famous and renowned art critic in his time, Arsène Alexandre is today a figure as forgotten by the general public as he is familiar to art historians and amateurs of the turn of the 19th and 20th centuries. However, to the omnipresence of his name in the literature devoted to Impressionism, Post-Impressionism, Rodin, Toulouse-Lautrec and the Nabis corresponds a paradoxical critical silence that this thesis intends to question. His reputation as a reactionary critic and detractor of the avant-garde of the early 20th century, his status as a professional critic, a despised title that he himself significantly rejected preferring to present himself as a journalist and \"historian of artists\", and finally his predilection for the daily press and the general public channels of diffusion, are not unrelated to his troubled posterity. Not more than his cult of art, greeted or mocked by the contemporaries and indissociable of his cult of nation. The stakes of this study is to face the received ideas and an abysmal journalistic production never gathered in a collection, in a word, to exhume the abundant works of an important actor of the artistic life of the time in order to place him in his rightful place.Between press and official functions, the first part intends to restore the professional and intellectual trajectory of Alexandre by examining his aesthetic struggles in the light of his sociability networks, his position in the field of criticism and his activity as a collector. It outlines the itinerary of an ardent republican and patriot, of a journalist clinging to his ideal of a committed man of letters, of a defender of art and artists for whom art criticism rhymes with priesthood. Focusing on his journalistic work and the little-studied question of daily art criticism, the second part examines the specificities of the discourse on art in the daily press, the role of the art journalist, and attempts a formal typology of texts, based on Alexandre's collaborations with the Paris, L'Éclair, Le Figaro and Comoedia newspapers. Powerful instrument of social and moral art criticism, support of a strongly ideologized speech, the newspaper is a media machine which shapes reputations and representations. That is why it is a masterpiece of the system of activities of Alexandre as a collaborator of the artists and as a popularizer of art history, the two dominant poles of a works turned to the greatest number of people, to which is devoted the third part.
- Critique d’art célèbre et renommé en son temps, Arsène Alexandre est aujourd’hui une figure aussi oubliée du grand public que familière aux historiens et amateurs d’art du tournant des XIXe et XXe siècles. Pourtant, à l’omniprésence de son nom dans la littérature consacrée à l’impressionnisme, au postimpressionnisme, à Rodin, à Toulouse-Lautrec ou encore aux Nabis, répond un certain silence critique que cette thèse entend questionner. Sa réputation de critique réactionnaire détracteur des avant-gardes du début XXe siècle, son statut de critique professionnel, titre méprisé que lui-même a significativement rejeté pour se présenter en journaliste et en « historien des artistes », enfin sa prédilection pour la presse quotidienne et les canaux de diffusion « grand public », ne sont pas étrangers à sa trouble postérité. Non plus que son culte de l’art, salué ou raillé par les contemporains et indissociable de son culte de la nation. Aller au-devant des idées reçues, faire face à une production journalistique abyssale jamais réunie en recueil, en un mot, exhumer l’œuvre foisonnant d’un acteur important de la vie artistique de l’époque afin de le situer à sa juste place, tels sont les enjeux de cette étude.Entre presse et fonctions officielles, la première partie entend restituer la trajectoire professionnelle et intellectuelle d’Alexandre en examinant ses combats esthétiques à la lumière de ses réseaux de sociabilité, de sa position dans le champ de la critique et de son activité de collectionneur. Elle esquisse l’itinéraire d’un républicain et patriote ardent, d’un journaliste cramponné à son idéal d’homme de lettres engagé, d’un justicier de l’art et des artistes pour qui critique d’art rime avec sacerdoce. Centrée sur son œuvre journalistique et la question peu étudiée de la critique d’art journalière, la deuxième partie examine les tendances du discours sur l’art dans la presse quotidienne, le rôle du chroniqueur artistique et tente une typologie formelle des textes, à partir des collaborations d’Alexandre au Paris, à L’Éclair, au Figaro et à Comoedia. Puissant instrument de critique sociale et morale de l’art, support d’un discours fortement idéologisé, le journal est une machine médiatique qui façonne réputations et représentations. Il est en cela une pièce maîtresse du système d’activités d’Alexandre comme collaborateur des artistes et vulgarisateur de l’histoire de l’art, les deux pôles dominants d’un œuvre tourné vers le plus grand nombre, auxquels est consacrée la troisième partie.
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