Le livre explore, sous la forme d'un cercle ou plutôt d'un pli, à la fois la théorie mallarméenne de la musique, sa mise en pratique poétique, et les compositeurs qui mirent Mallarmé en musique : principalement Debussy, puis Boulez qui en fit le cœur de son entreprise. Il tente ainsi de clarifier le sens artistique, poétique, historique, esthétique et philosophique de la référence constante de Mallarmé à la musique et d'examiner à cette aune les musiques qui se réfèrent au poète. Par-delà l'analyse de ces musiques « mallarméennes », il s'attache à comprendre la part de l'esthétique musicale et la part de l'esthétique tout court que Mallarmé rend possible pour l'art contemporain. Musiciens, musicologues, littéraires, philosophes, théoriciens et historiens des arts se réunissent ici afin de cerner toutes les dimensions du paradoxe que le poète et théoricien de la littérature énonçait en 1893 : « Tout est là. Je fais de la Musique. » Par ce paradoxe, Mallarmé semble conférer à la poésie, à la musique et sans doute aux autres arts, la hantise de la stabilité et la joie de formes foncièrement ouvertes. Cette hantise et cette joie paraissent toutes les deux adéquates à l'époque de crise ou « d'interrègne » que diagnostiquait Mallarmé et qui est encore la nôtre aujourd'hui