"2000" . . . "Allah n'est pas oblig\u00E9. \u00ABM'appelle Birahima. J'aurais pu \u00EAtre un gosse comme les autres (dix ou douze ans, \u00E7a d\u00E9pend). Un sale gosse ni meilleur ni pire que tous les sales gosses du monde si j'\u00E9tais n\u00E9 ailleurs que dans un foutu pays d'Afrique. Mais mon p\u00E8re est mort. Et ma m\u00E8re, qui marchait sur les fesses, elle est morte aussi. Alors je suis parti \u00E0 la recherche de ma tante Mahan, ma tutrice. C'est Yacouba qui m'accompagne. Yacouba, le f\u00E9ticheur, le multiplicateur de billets, le bandit boiteux. Comme on n'a pas de chance, on doit chercher partout, partout dans le Liberia et la Sierra Leone de la guerre tribale. Comme on n'a pas de sous, on doit s'embaucher, Yacouba comme grigriman f\u00E9ticheur musulman et moi comme enfant-soldat. De camp retranch\u00E9 en ville investie, de bande en bande de bandits de grand chemin, j'ai tu\u00E9 pas mal de gens avec mon kalachnikov. C'est facile. On appuie et \u00E7a fait tralala. Je ne sais pas si je me suis amus\u00E9. Je sais que j'ai eu beaucoup mal parce que beaucoup de mes copains enfants-soldats sont morts. Mais Allah n'est pas oblig\u00E9 d'\u00EAtre juste avec toutes les choses qu'il a cr\u00E9\u00E9es ici-bas.\u00BB Apr\u00E8s En attendant le vote des b\u00EAtes sauvages (Livre Inter 1999), satire des dictatures africaines, Ahmadou Kourouma nous livre un r\u00E9cit picaresque et drolatique - et d'autant plus terrifiant - sur une \u00E9poque de massacres dont les enfants sont les tristes h\u00E9ros." . . "Roman ivoirien de langue fran\u00E7aise -- 20e si\u00E8cle" . . . . . . . "Enfants soldats" . . "Roman ivoirien de langue fran\u00E7aise -- 2000-...." . "Allah n'est pas oblig\u00E9" . "Allah n'est pas oblig\u00E9" . . "Enfants et guerre -- Afrique" . . "Litt\u00E9rature ivoirienne de langue fran\u00E7aise -- 20e si\u00E8cle" . "Enfants soldats -- Roman" . "Text" . . .